L'origine de Villers-Faucon remonterait au XIIème siècle, lorsque de puissants comtes établirent leur fauconnerie particulière
dans la forêt d'Arrouaise.
En 1195, on le nommait "Vuiller-Falcon", puis "Villiers" et "Villers-Le-Faulcon" dans les siècles suivants.
A cette époque, les différents lieux dits de la commune étaient : Leuilly qui se nommait "Lulli", était une dépendance où se trouvait le fief seigneurial ; Certemont qui était une ferme assez considérable ; les Vallées de Couroy ; de Guillemet ; de Grébaussart ; du Calluet ; des Pauvres ; de Mordambierre ; Bois de Cappy ; de Hué ; le Milhem ; la Toupiole ; Terre du Mesnil ; le Bertincourt ; les Royards ; mauvaises terres ; Beau Séjour, etc ...
En 1868, on comptait 1500 habitants et 322 maisons, la superficie territoriale du village était de 1142 hectares.
Du 2 Août 1914 jusqu'en 1917, le village de Villers-Faucon est placé en zone d'occupation allemande. Les soldats allemands logent chez les habitants.
Ils fabriquent une laiterie, une fromagerie et un abattoir à Sainte Emilie qui serviront à nourrir soldats et civils.
A l'arrière du village, se situait le front moderne de guerre. Rue de la Chapelle, un hôpital recevait et soignait les soldats blessés des fronts de guerre voisins notamment celui de Péronne - Moislains ( sur la ligne de Saint-Quentin) qui était très meurtrier.
Les femmes et les jeunes filles ont été réquisitionnées aux travaux des champs.
En 1916, les habitants et occupants ont été victimes d'une grande famine.
Au début de l'année 1917, les habitants évacuent le village, ils ont eu une nuit pour se préparer et ne peuvent prendre que 30 kilos de bagages. Ils prennent le train vers Denain.
Il y a eut à cette époque un replis des soldats allemands mais ils reviendront un peu plus tard alors que les soldats anglais occupaient le village.
Les soldats allemands détruiront entièrement Villers-Faucon et Sainte Emilie à la dynamite. Deux granges, les trois calvaires et le cimetière ont été épargnés.
En 1918, c'est la fin du conflit. Cependant, les habitants mettront plus d'une année à revenir au village. Une épidémie de grippe espagnole les frappe à Denain ( plus de 20 millions de morts en France ). Parallèlement à cette épidémie s'ajoute la destruction des lignes de chemins de fer qui complique le retour des civils.
Les enfants en âge d'apprendre à lire et à écrire à cette époque ne pourront le faire.
Des maisons provisoires en bois ou en tôles ont été reconstruites à côté des ruines des anciennes propriétés. Le gouvernement français a versé un dédommagement aux habitants pour reconstruire.
Les routes du village ont été agrandies ( la rue Morgambière ne mesurait que 2 mètres de largeur avant la destruction du village).
Les citernes et les puits ayant été dynamités, il fallait faire venir de l'eau et cela a pris du temps.
En 1920, des maçons italiens sont venus aider à la reconstruction du village. Le réseau d'eau a été mis en place, les maisons ont gagné en confort, il y a donc eu une modernisation du village à cette époque.
En 1924, la sucrerie est remise en service.
Villers-Faucon appartient à la "zone rouge", zone qui a été entièrement détruite durant le conflit et a été décoré de la "Croix de Geurre" qui siège aujourd'hui dans la salle de la mairie.
En 1939, les hommes du village entre 20 et 45 ans sont réquisitionnés et seront faits prisonniers en Allemagne pendant 5 ans.
Au mois de mai, il y a une évacuation du village mais tous les habitants ne partent pas. Ils seront de retour peu de temps après, au mois d'août.
Le village n'a pas été touché par les bombardements, les plus près étaient à Epehy,
Après la guerre, les prisonniers sont revenus, le village a connu un baby boom, il y avait de grandes familles ( 7 à 8 enfants pour les plus grandes ). Il y avait beaucoup d'enfants à l'école : 3 classes à Villers-Faucon et 2 à Sainte Emilie.
Merci à Monsieur BLERIOT Michel de nous avoir apporté son témoignage pour nous aider à l'écriture des articles précédents.